dimanche 17 avril 2011

Des épées et des femmes...

Les Epées de verre, T1 Yama et T2 Ilango
Sylviane Corgiat/Laura Zucchero
Humanoides associés 2010/2011

56 p. et 48 p.

Cette nouvelle série d'Heroic fantasy a tout pour séduire : de très belles couvertures et un titre suffisamment intriguant pour donner envie, mais aussi un trait agréable et des couleurs magnifiques.

Les deux auteurs sont deux auteures, et ...2 femmes en bande dessinée, cela n'est pas suffisamment courant pour ne pas être remarqué. On va voir que cela n'est pas un gadget et que le scénario de cette série en devenir possède quelques atouts et originalités qui en font une titre à suivre de près.

Le premier tome commençait de manière classique pourrait-on dire dans le genre qui nous intéresse, dans un village de paysans soumis à l'impôt injuste d'une caste de guerriers. Une nuit, un orage fantastique déchire le ciel et plante à quatre endroits distinct de la terre quatre épées magiques. Dans ce village, une de celles-ci se fiche dans un rocher à l'écart. Venus pour la collecte, ces guerriers portant tenues rappelant celles de samouraïs, tentent de l'extraire et meurent, instantanément changés en verre tandis que la jeune Yama, petite villageoise intriguée, réussit elle à s'emparer de l'arme magique.
Poursuivie, elle s'enfuie, laissant son père se sacrifier, tandis que sa mère est enlevée par Orland, le chef de la troupe guerrière.
Yama sera recueillie par Miklos, ancien général de l'armé auprès d'Orland, qui a décidé de vivre en ermite après un drame commun. Il l'élève en en faisant une combattante.
Le ton de ce premier opus, se déroulant en grande partie en extérieur et en forêts, avec beaucoup de ton verre, comme sa couverture, pouvait faire penser à l'incontournable "Quête de l'oiseau du temps". Tandis que la modernité du propos et le dessin tout en finesse peuvent rappeler le superbe (mais inachevé) : "Les Hérésiraques" de Das Pastoras, chez le même éditeur.

Dans la suite parue en Mars 2011, les auteures nous invitent à intégrer la superbe cité fortifiée de Karelane. Celle-ci est bâtie au dessus d'un faubourg poisseux, que les inondations ont détruit à maintes reprises. On retrouve derrière les hautes murailles la caste des guerriers, au ordres du seigneur Abimelec, qui a réduit la population en esclavage afin de l'aider à construire un barrage qui protégerait la citée.
Yama et Miklos arrivent afin d'y dénicher Orland...

Ce second tome nous immerge dés la première case dans des couleurs beaucoup plus pastel et ocre jaune/brun clair, celles des murs de Karelane.
On suit les déambulations des nombreux habitants, et assistons impuissant à leurs déboires auprès des féroces guerriers. L'architecture de la ville est splendide, et rappelle de nombreux films ou récits.
Ce changement d'atmosphère est bienvenue et apporte un rebondissement agréable à l'aventure.
On va retrouver la mère de Yama, Orland, et découvrir un nouveau personnage central : Ilango.
Mais ce qui surprend le plus, c'est la capacité des scénariste et dessinateur, femmes, donc, à représenter et dire les relations familiales, que ce soient celles d'une mère à son enfant, d'une femme à son amant/mari, et d'une fille/fils à son père. Certains aspect de la tragédie initiale ne sont pas d'ailleurs sans rappeler l'univers d'un Jodorowski avec sa série "Castaka", par ...Das Pastoras, (là encore inachevée. C'est un dessinateur maudit en France !...)

Les combats ne sont par contre pas légions et pour ma part j'en remercie les responsables, qui ont décidé de nous offrir autre chose de plus intéressant et poétique. Ceci étant davantage du ressort d'une culture japonaise oserais-je dire.. puisqu'en dehors de la référence culturelle aux samouraïs, on notera des similitudes de tonalité avec certains films Ghibli, comme par exemple "Les contes de Terremer" de Goro Miyazaki.

De belles références quoi qu'il en soit, qui prouvent une fois encore que les Humanoides associés savent dénicher de réels talents.
Ne reste plus qu'à espérer que cette nouvelle série, qui est vraiment à mettre entre toutes les mains, arrive au bout de son parcours !

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