mardi 25 mars 2014

East of west : message d'apocalypse bien reçu.

East of west t1
Jonathan Hickman/Nick Dragotta
Urban indies
Fev 2014
148 p.

Ce comics à la couverture quelque peu étrange, très western, récolte beaucoup de très bonnes critiques depuis quelques mois, et son auteur Jonathan Hickman fait partie des auteurs en vogue du moment.
Ses précédents albums : Projet Manhattan, Red Wing… ont tous la particularité d'offre des scénarii de science-fiction très complexes, évoluant dans l'espace temps. Ces deux derniers sus-cités ont d'ailleurs été chroniqués sur ce blog.

Dans cet album uchronique, nous sommes au début du vingtième siècle, là où devraient se dresser les Etats-unis. Mais durant la guerre de sécession, en 1862, Elijah Longwood a été saisi par le "troisième grand réveil". Il a reçut la parole, et est devenu le prophète Longwood.
Un an plus tard, la reddition du chef indien Poncas : Ours debout, devant celui des Lakotas : Nuage rouge,  a abouti à l'union des tribus amérindiennes.
Le Nord, en guerre, s'est alors trouvé pris entre deux ennemis : les sudistes et la nation indienne infinie alors créée. La guerre a donc duré vingt ans de plus… jusqu'à ce qu'une énorme comète marque la fin des hostilités.
Une redistribution des territoires a alors eu lieu à l'épicentre de l'explosion, et sept nations d'Amérique ont signé un accord le 09 Novembre 1908.

Cependant, à Atlanta, le prophète Longwood écrivait le second livre de l'apocalypse, et à Cheowee, Nuage rouge fit part de sa vision à son peuple. Tout deux avant de mourir quasi en même temps.
> deux apocalypses interconnectées que les fidèles appelèrent "Le Message".
Mais celle-ci resta incomplète et insoluble durant un demi siècle.
Enfin, sur son lit de mort, à New Shangaï, le président en exil Mao Tse Toung ajouta un addentum à son petit livre rouge. Ces mots formèrent la partie manquante.

P.18 Le Message ©Image/Hickman, Dragotta

On l'aura compris, rien que la mise en situation est particulièrement complexe, et lorsque dans les premières pages, on voit apparaître, au beau milieu du désert (du Nevada ?) trois cavaliers de l'apocalypse, sous les trais de trois jeunes adolescents, qui se demandent où est passé le quatrième… on se dit que le reste du récit risque d'être du même tonneau.
Le quatrième, c'est la Mort (en fait un homme vêtu tout de blanc, grand stetson compris, et qui se fait  appeler comme ça.) Lui est accompagné par deux indiens, une jeune femme et un guerrier très costaud, fantomatiques eux aussi, et avec des pouvoirs bien sûr.
Tout ce beau monde se dirige vers les villes, afin de, soit détruire l'humanité, soit rechercher une âme perdue. (l'amour en fait de la mort, retenue en otage.)

Les villes et leurs élus se cachent, bien sûr, conscients de cette apocalypse annoncée, et sûrement coupables de bien des pêchés.

Jonathan Hickman aurait pu écrire ce genre de récit sous forme d'un roman de science-fiction, cela ne fait aucun doute, et la richesse de son propos aurait aboutie à un très grand roman certainement.
Il a choisi d'en faire un scénario de comics, et de se faire aider en cela par Nick Dragotta, qui s'avère être largement à la hauteur du propos.
Ce bon premier tome surprend donc autant par son étrangeté, que ses qualités scénaristique et graphique, cette dernière aux couleurs douces et éthérées, froides et belles en même temps, malgré l'afflux de de sang et de morts…

On attend donc avec impatience le tome 2, afin de vérifier notre théorie du roman de qualité, et en rediscuter.

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