mercredi 1 juin 2016

La malédiction qui s'abattit sur Gotham : Mignola amène Batman dans son univers

Batman La malédiction qui s'abattit sur Gotham
Mignola, Dan Raspler, Richard Pace/ Troy Nixey
Urban comics
Mai 2016
Mélanger Batman et le mythe du Chtulu est plutôt une bonne affaire, pour tout ceux qui goûtent à l'oeuvre de Lovecraft. Avoir Mike Mignola au scénario ne gâche rien., lui qui avait déjà travaillé avec Troy Nixey sur une série courte déjà dédié à l'univers du romancier de Providence avec Jenny Finn. (E Proust, 2009).  Ce recueil complète cette série de 3 numéros datée 2000 avec un Batman legends of the Dark knight #54 « Sanctum», de 1993. (Déjà édité par Rackham en France, en format moyen, souple, en 2004.)



1928, Un chalutier revenant d’une mission en Antarctique ramène dans ses cales à Gotham une créature d’un autre âge issue des glaces. Le jeune Bruce Wayne, pas encore complètement investi dans son rôle de justicier, va se retrouver mêlé à l’invasion planifié d’une ancienne divinité.
A ses côtés, des personnages que l’on connaîtra plus tard dans la mythologie DCienne comme Green arrow, Double face, ou le pingouin.


L’intérêt premier de cette série est de nous plonger concrètement dans l’univers Lovecraftien dés le départ. Avec l’aventure polaire, et le retour à la civilisation façon Nosferatu, on baigne dans le cauchemar. Mais la thématique du Chtulu, cette divinité antédiluvienne qui réclame son dû, et se sert d’esclaves pour lui offrir sa pitance faite des mondes qu’elle visite, va imprégner davantage le récit et nous faire dériver de manière détournée vers la série plus connue du scénariste : à savoir Hellboy.


On goûte avec plaisir les « origines » de ces personnages vieillissants, qui auraient pu être des héros, mais qui ici, comme Henry Queen, ne semblent que porter la trace d’une futur lignée héroïque, car le destin en a voulu autrement. Quant à Double face/ Harvey Dent, c’est ici un empoisonnement au sumac qui lui apporte la célèbre défiguration bien connue, et qui le rendra disciple involontaire de chair de la créature.
Des manières détournées de rafraichir en quelque sorte le mythe Batman, tout en, paradoxalement, le vieillissant, car en nous projetant dans une époque propice aux élucubrations du créateur de cet enfer, à savoir Lovecraft. (1890-1937)


Un travail donc assez plaisant de Mignola, Raspler et Pace, mis en images par un Troy Nixey assez convaincant; au style polar ceci dit un peu figé dans le trait, mais qui n’enlève rien au récit.


En bonus, « Sanctum », de 1993, dessiné par Mignola, et scénarisé par lui et Dan Raspler, ou comment préparer une future histoire de Hellboy en utilisant le personnage du Batman. En effet, l’idée de faire délirer le personnage, couché sur une tombe et affaiblit par l’emprise du cadavre gisant dessous a depuis été revu dans au moins un épisode du détective à cornes rouge. Une sorte de préquel intéressant…


Au final, un recueil pas désagréable, qui mérite de figurer dans votre bibliothèque DC/Lovecraft.

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