mardi 7 juin 2016

L'adoption réussie de Zidrou et Monin

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L’adoption
Zidrou/Arno Monin
Grand angle (Bamboo)
Mai 2016

Arequipa, Pérou. Un tremblement de terre. Presque 60.000 victimes.. et parmi elles une petite orpheline : Qinata.
Quelques semaine plus tard, et bien plus loin, en Belgique, un couple de retraités, les Van Osterbeek, accompagnent leur fils et sa femme, à l’aéroport, pour récupérer la petite, car ils ont décidé de l’adopter.
On va accueillir, en même temps qu’eux, ce nouveau petit arrivant, qui va chambouler leur vie, et surtout celle d’un grand père dont la vie bien pépère n’attendait pas ça.

Zidrou est un stakhanoviste de la BD et publie sans discontinuer des albums avec divers dessinateurs depuis bientôt 30 ans. On remarque ce mois-ci deux albums aux sujet familiaux et sociaux : cet album et Un tout petit bout d’elles, sur la circoncision.
Un domaine (le social) que cet ancien instituteur semble avoir envie de développer. Tant mieux.

Dans l’Adoption, c’est d’abord le superbe dessin aux couleurs lumineuses du jeune Arno Monin que l’on remarque. Un dessin gras, souple, et semi réaliste, à l’encrage fin, recouvert de couleurs douces, …presque de l’aquarelle.
Puis en faisant défiler les pages, et en entrant dans le récit, c’est le ton de Zidrou qui nous prend les tripes. Du vécu, il y en a, c’est sûr. La description du couple d’anciens (de grands-parents), entre autre, changé dans son quotidien tranquille, est une petite merveille d’observation sociale. Les dialogues sont, de même, savoureux.
©Zidrou/Monin/Bamboo

On s’attache bien sûr à ce grand-père : Gabriel,  mais aussi à ses deux compère retraités, anciens boucher, fromager, boulanger…qui se retrouvent régulièrement pour leurs petites rencontres « sportives », toujours conclues par un coup au bistrot du coin. Et on fait le même chemin que lui finalement… en intégrant peu à peu ce petit être sauvage, ce petit corps étranger, qui parle à peine… petit bout de chou qui ne demande qu’à aimer, et être aimé.
Beaucoup de poésie bienveillante.

On ne dévoilera pas le subtil rebondissement que l’auteur nous réserve néanmoins en fin de tome, retournement qui nous prend de cour et rétablit de plein fouet une réalité malheureusement difficile et cruelle… mais l’espoir de trouver une suite digne de ce premier tome nous réjouit d’avance.

Zidrou et Monin, un duo de choc, pour un album réussite.


Vivement conseillé, et tous publics.

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